메인메뉴 바로가기본문으로 바로가기

null > 상세화면

2020 AUTUMN

Du riz précuit à la gastronomie

Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, les consommateurs apprécient la commodité d’acheter des plats tout prêts disponibles dans le commerce, ceux que ne rebutent pas quelques préparations culinaires rapides pouvant aussi s’y procurer une sélection d’ingrédients de qualité présentés en assortiments.

Commercialisé pour la première fois en 1996, le riz précuit à réchauffer au four à micro-ondes a favorisé l’essor du marché des plats cuisinés et, si les consommateurs lui ont réservé un accueil mitigé à ses débuts, il se vend aujourd’hui très bien sous de nombreuses marques, tant en Corée qu’à l’étranger. © CJ Cheiljedang

Jusqu’ici, les nombreuses publicités que les restaurants livrant des repas à domicile apposaient dans les halls et sur les portes d’immeubles d’habitation coréens finissaient souvent au fond d’une poubelle, car les clients ne pouvaient évidemment pas se nourrir uniquement de pizza, de poulet frit ou des spécialités traditionnelles les plus courantes, mais ces affichettes proposent maintenant une plus grande variété dans les préparations proposées.

De ce fait, il n’est pas de famille qui ne fasse jamais appel à ces livraisons en raison des avantages évidents qu’elles présentent pour les célibataires comme pour les couples avec ou sans enfants auxquels la vie active ne laisse guère le temps de se charger des courses et de la cuisine.

À l’issue d’une enquête sur les habitudes alimentaires des Coréens réalisée en 2018 par le groupe What’s Next de l’institut de sondages Nielsen Korea auprès d’un échantillon représentatif de mille personnes âgées de 19 à 70 ans et vivant en différents points du territoire, il s’est avéré que les célibataires et les foyers comportant plus de deux personnes consommaient des plats cuisinés respectivement trois et deux fois par semaine. D’après un autre institut dénommé Euromonitor, ce marché aurait vu son chiffre d’affaires annuel passer, à l’échelle nationale, de 1 021 à 1 950 milliards de wons entre 2014 et 2019 et serait appelé à doubler encore de volume pour atteindre 2 920 milliards d’ici à 2024. Selon toute vraisemblance, la survenue de la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’accentuer cette tendance en dissuadant les sorties au restaurant en raison des impératifs de distance entre les personnes, d’où une plus forte demande de livraisons alimentaires.

Consommatrice devant le rayon des plats prêts à cuire d’un supermarché. Ragoûts, soupes et bouillons, qui sont les principales façons d’accommoder les aliments en Corée, exigent de longues préparations, mais leur version prête à chauffer nécessite beaucoup moins de temps. © NewsBank

Pour déguster l’un ou l’autre de ces ragoûts, il suffit d’ouvrir leur emballage et de réchauffer la barquette qu’il contient au four à micro-ondes. © Mom’s Touch

En ces temps de pandémie, les gourmets qui hésitent à fréquenter leurs bons restaurants habituels trouvent désormais sur les rayons des magasins les spécialités que ces établissements commercialisent pour leur plus grand plaisir.

Des repas simplifiés
Première préparation culinaire n’exigeant qu’une cuisson rapide au four à micro-ondes, le riz précuit a peu séduit les consommateurs lors de son apparition en 1996, nombre d’entre eux estimant que la préparation de cet ingrédient de base de l’alimentation asiatique relevait exclusivement de la cuisine familiale, d’autres croyant déceler un risque pour la santé dans un produit transformé. En dépit des nombreuses campagnes publicitaires auxquelles participèrent des vedettes du show-business pour promouvoir son implantation, plusieurs années allaient s’écouler avant qu’il n’entre de plain-pied dans la vie quotidienne.

Par la suite, les Coréens éprouvant pour la plupart moins de réticence à recourir aux aliments transformés, les marques de riz précuit se sont multipliées sur les rayons des supermarchés, bientôt rejointes par d’autres préparations de ce type telles que soupes, bouillons, ragoûts et accompagnements en tous genres. Une telle disponibilité de produits permet ainsi de composer un menu familial complet au moyen de ces articles conditionnés en vente dans le commerce.

Depuis dix ans, la livraison à domicile de spécialités de la cuisine coréenne traditionnelle a aussi enregistré une forte progression suite à la création d’une application de commande téléchargeable sur un téléphone portable. Ce service permet la livraison rapide de tout plat ou accompagnement servant à confectionner un repas familial qui dispensera des travaux culinaires habituels.

Les différentes possibilités qui s’offrent pour simplifier ses repas dépendent de la préparation préalable qu’ont subie les aliments qui les composent et sont les plats cuisinés à consommer immédiatement, les aliments précuits à réchauffer au four à micro-ondes ou dans une casserole, les ingrédients n’exigeant qu’une cuisson et les kits d’ingrédients destinés à la confection de repas, mais laissés en l’état pour que l’acheteur se charge lui-même de les apprêter et de les accommoder.

Les consommateurs s’avèrent particulièrement demandeurs de ces deux dernières formules qui font une plus large part à la préparation culinaire et peuvent en outre être livrées à domicile, alors qu’elles n’étaient à l’origine accessibles qu’en se déplaçant en grande surface.

Les consommateurs qui veulent goûter aux joies de la cuisine préféreront les kits d’ingrédients pour repas, dont ceux qui proposent les spécialités de célèbres maîtres cuisiniers à l’intention des palais délicats. © CJ Cheiljedang

Kits pour repas coréens faits maison présentés lors d’une opération promotionnelle organisée par CJ Injaewon à Séoul en octobre 2017. Les préparations précuites, après avoir ciblé principalement les foyers unipersonnels ou biactifs, attirent aujourd’hui des consommateurs plus âgés qui en avaient jusqu’ici une mauvaise opinion. © Agence de presse Yonhap

La haute gastronomie
Le créneau des plats cuisinés, dont l’attractivité repose sur la facilité de consommation et de faibles prix, tend aujourd’hui à s’élargir à la gastronomie. En ces temps de pandémie, les gourmets qui hésitent à fréquenter leurs bons restaurants habituels trouvent désormais sur les rayons des magasins les spécialités que ces établissements commercialisent pour leur plus grand plaisir.

Cette évolution a donné lieu à la mise sur le marché de plusieurs gammes de produits se revendiquant d’une alimentation de qualité, à l’instar de celle de CJ Foods, qui propose un ensemble de plats créés par treize maîtres cuisiniers disposant de plus de dix années d’expérience dans des hôtels cinq étoiles. Leurs préparations s’inspirent de différentes recettes étrangères, dont les fameuses gambas al ajillo espagnoles, ces gambas à l’ail si prisées des jeunes gourmets, les pad thaï, des nouilles thaïlandaises frites à la farine de riz, ou l’oyakodon japonais, un plat de riz garni d’œufs et de poulet. Pionnier dans le domaine des kits de repas à préparer, Korea Yakult s’oriente aussi, depuis quelques années, vers la production de plats prêts à consommer reprenant les recettes de chefs étoilés, comme cette nouvelle préparation à base d’agneau qui connaît beaucoup de succès en ce moment.

Selon Market Kurly, une start-up de livraison à domicile d’ingrédients et de plats prêts à consommer, les ventes de spécialités gastronomiques ont fait un bond de 175 % au premier semestre de 2020 par rapport à l’année dernière à la même époque. Parmi ses nombreuses préparations, figurent le galbitang, les makchang, les naengmyeon et les ssalguksu, qui sont respectivement une soupe au plat de côtes, des tripes de bœuf grillées, des nouilles froides et des nouilles à la farine de riz réalisés selon les recettes mises au point par de célèbres restaurateurs.



Le mode de vie des milléniaux
La croissance du marché de la cuisine toute prête s’explique non seulement par la progression du nombre de foyers unipersonnels et de couples biactifs, mais aussi par le nouveau mode de vie créé par les « milléniaux », ces enfants du millénaire nés à partir des années 1980, dont le maître mot est l’« efficacité ». Désireux de s’essayer à la préparation de bons repas, ils ne souhaitent pas pour autant s’astreindre à la corvée des courses et avoir à préparer les ingrédients avant leur cuisson. Cette double exigence les a amenés à opter pour des formules intermédiaires d’ingrédients déjà préparés qu’il suffit de faire cuire ou de kits d’ingrédients pour repas à confectionner, ce qui leur permet d’éviter certaines tâches fastidieuses pour s’adonner au plaisir simple de faire un peu de cuisine.

À l’heure où sévit le Coronavirus, l’augmentation du temps passé à la maison a aussi favorisé l’essor de l’ensemble du secteur, le domicile étant désormais perçu comme le lieu du déroulement d’activités multiples telles que le télétravail, les cours en ligne ou les loisirs, dont certains divertissements tels que ceux proposés par la télévision et le home cinema. Pour des populations jeunes qui évitent ces temps-ci de manger dehors, la cuisine toute prête représente une solution de remplacement, tandis que les kits d’ingrédients destinés à préparer des repas permettent de réaliser des recettes à caractère parfois gastronomique comme le sukiyaki japonais, le saumon ou le thon marinés et le yangjangpi, ce plat chinois de fruits de mer, de viande et de légumes agrémentés d’une sauce à la moutarde.

À ces jeunes consommateurs, s’ajoute toujours plus un public familial et du troisième âge, si bien que pourraient bientôt apparaître les nouveaux créneaux porteurs des aliments de sevrage pour bébé et liquides, pour malade : autant d’évolutions possibles parmi les perspectives qui s’offrent à ce marché prometteur. 

Choi Ji-hyeChercheuse au Centre d’étude des tendances de consommation de l’Université nationale de Séoul

전체메뉴

전체메뉴 닫기