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2024 AUTUMN

Livres et compagnie

Counsel Culture

Kim Hye-jin
Traduit par Jamie Chang, 2024, Restless Books, 18 $

Pour recoller les morceaux d’une vie brisée

Très ancré dans la réalité, le roman Counsel Culture s’ouvre sur une scène où le personnage principal féminin, Haesoo, s’adresse dans une lettre à un journaliste qu’elle accuse de diffamation. Comme presque toutes celles qu’elle entreprendra d’écrire, elle restera cependant inachevée, car la jeune femme semble plus encline à se bercer d’illusions qu’à dire ce qu’elle pense. Au fil du récit, il s’avère que cette psychologue, habituée des plateaux de télévision, a formulé des critiques irréfléchies au sujet d’un acteur en se disant qu’elles ne faisaient que s’ajouter à ce qui se disait par ailleurs. Mais lorsque celui-ci se suicidera, sa vie en sera bouleversée et son souvenir ne cessera de la poursuivre, étant tenue pour responsable de ce décès, aux côtés d’autres personnes, par les meutes lâchées en ligne.

Alors qu’elle croyait jusque-là maîtriser le langage et l’art de communiquer, elle découvre brutalement qu’il lui reste beaucoup à apprendre. Prenant conscience des graves erreurs qu’elle a commises, elle se garde d’échanger avec autrui de crainte de s’attirer reproches et sentiment de culpabilité. La rencontre de Sei, une jeune fille de son quartier laissée à l’écart par les jeunes de son âge à cause de son poids, et l’adoption de Navet, un chat abandonné en piteux état, lui offriront peut-être une chance de salut. En prenant soin du second et en apportant son soutien à la première face à ses tourmenteurs, Haesoo se trouve au seuil d’une vie nouvelle. Sera-t-elle en mesure de se remettre en question et de retrouver la passion qui l’a amenée à être psychologue ?

Le sens de ce roman peut être appréhendé selon plusieurs perspectives, notamment celle de la pression morale exercée par le groupe. En partant à la recherche du chat errant pour le capturer et en se demandant ce qu’en penseraient les autres, elle s’interroge sur ce dont il convient de se soucier ou non et qu’elle savait parfaitement distinguer jusqu’au drame qui s’est produit. Le flou qui entoure cette différence et qu’elle croit tout d’abord dû à la confusion qui règne dans ses pensées peut en réalité révéler une ouverture d’esprit plus large qui lui permet d’envisager autrement ceux qui sont dignes de sa sympathie et de son attention. Ce thème prend une dimension particulière au vu du paradoxe du monde actuel par lequel les individus, toujours plus connectés à l’internet et aux réseaux sociaux, éprouvent souvent un sentiment de solitude. Les communications en ligne tendent à faire percevoir l’autre non comme une personne à part entière, mais comme une figure anonyme à peine plus digne d’attention qu’un chat de gouttière. Le titre anglais du livre se fait le reflet de cette dualité en jouant sur les mots « cancel » et « counsel », tandis que le titre coréen Gyeongcheong, qui signifie « écouter attentivement » met plutôt l’accent sur la nécessité d’être à l’écoute plutôt que de se limiter à exprimer son opinion.

Parting After Parting

Jang Seok-won
Traduit par Deborah Kim, 2023, ASIA Publishers, 83 pages, 10 000 wons

Une révolution du langage

Le poète et critique littéraire Park Sang-su a souligné que les poèmes de Jang Seok-won, dont les vingt textes traduits en anglais font l’objet de ce nouveau recueil, puisaient leur inspiration dans les thèmes de la révolution et de l’amour qui reviennent dans toute l’œuvre de l’auteur. Leur présence est particulièrement prégnante dans l’ouvrage en question, car, si les appels à la révolution y évoquent le mouvement démocratique coréen des années 1980, l’auteur estime que celle-ci transcende les limites de la sphère politique ou idéologique. À son sens, nulle révolution politique ne peut être menée à bien si elle ne s’accompagne pas d’une révolution du langage, une idée qu’il s’attache à exprimer dans ses œuvres. Dans un langage dominé par une référence au conflit et à la lutte, il explore les liens qu’entretient l’homme avec la nature, allant parfois jusqu’à envisager un avenir transhumaniste. Si l’amour est aussi évoqué, il ne l’est pas de la manière sentimentale habituelle, mais sous une forme crue, où la souffrance côtoie un désir parfois sauvage et souvent lié à la mort. L’ensemble composé par ces textes fournit au lecteur une porte ouverte sur l’univers du poète et un miroir qui lui renvoie sa propre image.

MMCA Research Lab

Un panorama du monde de l’art moderne coréen

www.mmcaresearch.kr

La plateforme en ligne du MMCA (Musée national d’art moderne et contemporain), dite Research Lab, vise à constituer une source de connaissances et d’informations relatives à l’art coréen contemporain en couvrant la période qui va de 1945 à nos jours. Son contenu peut être classé selon deux catégories principales, à savoir, d’une part, des informations encyclopédiques portant sur les artistes, organismes, institutions, expositions et autres composantes principales de la production artistique, et, d’autre part, des essais universitaires étudiant divers aspects de l’art coréen de manière approfondie. Comme il sied à un site aussi crucial pour l’art sud-coréen, Research Lab se signale par l’envergure de ses ressources en proposant une multitude de parcours interconnectés au sein de cette richesse culturelle, le tout étant accessible au moyen d’une interface agréablement conçue. Sur la page d’accueil, le visiteur se voit proposer des termes d’art renvoyant à une chronologie par année et par mois, tandis que le menu présenté en haut de page fournit un accès également organisé par ordre chronologique, mais aussi alphabétique et par thème, aux essais et termes d’art, le tout faisant l’objet d’une traduction de qualité en anglais. L’utilisateur qui recherche des ressources bien précises pourra disposer d’une barre de recherche également située en haut de page. Nul doute que ce « laboratoire de recherche » fournira une précieuse manne à tous ceux qu’intéresse l’art moderne et contemporain sud-coréen, d’autant que son offre est appelée à s’enrichir encore à l’avenir.



Charles La Shure Professeur au Département de langue et littérature coréennes de l’Université nationale de Séoul

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