Un précieux recueil d’œuvres littéraires mémorables
Nouvelles contemporaines coréennes – une sélection de la revue KOREANA
Éditées par Kim Hwa-young, 311 pages, 2017, Korea Foundation, Séoul, 10 $
L’anthologie intitulée Nouvelles contemporaines coréennes rassemble douze morceaux choisis que la littérature coréenne que la revue Koreana a fait traduire et paraître en langue anglaise entre 1994 et 2016. Par leur brièveté, ces récits étaient évidemment plus adaptés à une publication dans ce cadre que des romans ou des romans courts. Kim Hwa-young, qui a présidé à l’édition de ce volume, tient toutefois à souligner que, depuis le siècle dernier, toutes considérations de format mises à part, le genre de la nouvelle occupe une place importante dans la production littéraire coréenne, un trait qui le différencie de celui des pays occidentaux dans la mesure où non seulement il est toujours plus apprécié, mais où il progresse aussi par la longueur et la profondeur de ses œuvres récentes.
En langue coréenne, le mot soseol signifie littéralement « petite histoire » et il n’existe pas d’équivalent exact des termes français « roman »et « roman court », ces notions étant rendues par des dérivations de soseol, pris au sens de fiction et se traduisant, selon le cas, par « fiction courte », « fiction de longueur moyenne » et « fiction longue ».
Exception faite de trois œuvres datant des années 1980, les nouvelles qui composent cette livraison se situent dans la production du siècle actuel. Elles sont dues à des auteurs différents qui, pour certains, sont d’ores et déjà connus du lectorat habituel des traductions de littérature coréenne, d’autres, moins renommés, ne méritant pas moins pour autant d’être découverts. Si les thématiques abordées varient bien sûr à chaque fois, elles touchent néanmoins à des problèmes et émotions dont la portée universelle ne pourra qu’intéresser le lecteur. Par leurs qualités littéraires, ces nouvelles figurent parmi les meilleures qu’a publiées Koreana au cours des vingt dernières années et représentent autant de trésors littéraires réunis dans ces pages.
Des compositions musicales de fusion alliées à la puissance d’évocation du gayageum
Nostalgia
Ensemble de gayageum Sookmyung, album MP3, 2017, LOEN Entertainmen, Séoul, 9,49 $
Premier du genre lors de sa création en 1999, l’Ensemble de gayageum Sookmyung vient d’enregistrer en studio son neuvième album intitulé Nostalgia. Cet orchestre qui se produit régulièrement, à raison d’une centaine de concerts par an, s’est donné pour mission d’étendre le répertoire du gayageum à des œuvres de fusion alliant des mélodies coréennes et occidentales interprétées avec des instruments traditionnels spécifiquement coréens, mais aussi d’autres plus actuels et connus du public international.
Le gayageum lui-même, déjà découvert par-delà les frontières, tient son nom de l’un des États de la Confédération de Gaya dont le roi aurait inventé cet instrument, environ au sixième siècle, en s’inspirant d’un autre existant en Chine. Au fil du temps, ce gayageum aux origines incertaines allait occuper une place toujours plus importante dans la musique coréenne. Il s’agit d’une sorte de cithare à douze cordes dont on joue en position horizontale en pinçant celles-ci. Au sein de l’Ensemble de gayageum Sookmyung, il constitue l’instrument principal, voire le seul lorsqu’il n’est pas accompagné d’autres à cordes ou à vent tant coréens qu’occidentaux. Parmi les premiers, figurent l’alto et le haegeum au long manche dont on joue avec un archet en crin de cheval, et, au nombre des seconds, le hautbois et le daegeum, qui est une flûte en bambou à six trous.
Comme son nom l’indique, la présente livraison associe des mélodies coréennes avec des airs étrangers à succès, dont la célèbre et mélancolique ballade Scarborough Fair interprétée en deux versions différentes, avec ou sans dedaegeum, l’incontournable My way des karaokés ou la chanson Going Home de la Symphonie du nouveau monde de Dvorak. Si les morceaux traditionnels coréens peuvent être méconnus des auditeurs étrangers, ils ne manquent pas de susciter l’émotion par leur puissance d’évocation, tel le plus long d’entre eux, Sanjo, une bouleversante adaptation moderne et débordante d’énergie d’un air d’autrefois.
Par sa dimension éminemment nostalgique, la musique de fusion permet de révéler au mieux la beauté du gayageum tout en faisant découvrir le répertoire traditionnel coréen sous un nouveau jour.